Mon histoire
đ€ Pourquoi jâai créé NIYA?
Il y a eu un moment de ma vie oĂč jâĂ©tais Ă bout.
Pas juste fatiguée, mais au bord du vide.
FraĂźchement mariĂ©e, encore pleine dâespoir,
je me suis vite retrouvée face à la réalité.
JâenchaĂźnais des petits boulots sous-payĂ©s, sans avenir.
Je courais de mission en mission,
acceptant ce quâon voulait bien me donner,
loin de ce que je valais,
loin de ce que je rĂȘvais.
Mon mari, lui, enchaĂźnait les contrats Ă la semaine,
sans mĂȘme savoir si le mois suivant,
on pourrait payer le loyer.
On vivait dans une instabilité permanente.
Chaque jour était un nouveau défi.
Subvenir aux besoins de notre fils était devenu une bataille quotidienne.
JâĂ©tais une mĂšre impuissante, une femme en retrait,
mais avec une seule promesse ancrĂ©e au fond du cĆur :
je ne retirerai jamais mon hijab.
MĂȘme quand tout me poussait Ă le faire.
MĂȘme dans les instants oĂč la foi semblait sâeffacer
Parce quâil Ă©tait mon lien, mon serment silencieux.
Mon dernier refuge, quand je nâavais plus rien Ă dĂ©fendre que ma dignitĂ©.
Ces années ont été sombres.
On mâa proposĂ© des postes, des contrats,
la sécurité⊠que j'avais toujours refusée.
Puis un jour â un jour oĂč ma foi Ă©tait au plus bas,
un jour oĂč jâavais perdu tout espoir â
ce que jâavais tant espĂ©rĂ©
semblait enfin là , posé devant moi.
Un poste tout prĂšs de la maison,
une sécurité financiÚre,
un horaire convenable...
Mais au moment de signer,
la personne en face de moi sâest penchĂ©e et mâa dit :
« Il y a une erreur. Vous serez dans lâobligation de le retirer. »
Jâai pris le stylo.
Jâai posĂ© la pointe sur le contrat.
Mon cĆur sortait de ma poitrine.
Mes mains tremblaient.
Je ne savais pas si câĂ©tait la joie
dâenfin me libĂ©rer dâun poids financier,
ou la peur de mâemprisonner dans ce que je ne suis pas.
Puis je lâai reposĂ©.
Doucement.
Parce que jâai pensĂ© Ă Dieu.
Ă tout ce quâIl mâavait donnĂ© dans lâinvisible,
quand plus rien ne me tenait debout sauf Lui.
Et jâai dit non.
Non Ă ce monde qui me demandait de me plier.
Non Ă lâidĂ©e quâil faut sâeffacer pour exister.
Je ne pouvais pas trahir Celui qui mâa soutenue
quand plus personne ne me voyait.
Cette renonciation, câĂ©tait mon Ă©lan.
Je ne le savais pas encore,
mais câĂ©tait le dernier test.
Et quand je lâai franchi,
je me suis réveillée avec une force neuve.
Une lumiÚre que rien ne pouvait éteindre.
Jâavais une envie viscĂ©rale de libertĂ©,
la vraie,
celle quâon vit en restant voilĂ©e,
en restant entiĂšre,
sans se découvrir,
sans se briser.
Mais cette épreuve a rallumé en moi une flamme.
Elle mâa donnĂ© la force de tout recommencer.
Jâai repris des formations, je suis retournĂ©e Ă lâĂ©cole,
pas pour plaire, mais pour exister pleinement,
Ă ma maniĂšre.
Jâai créé ma premiĂšre entreprise pour accompagner ceux qui souffrent.
Parce que jâai connu la douleur,
la solitude,
lâabandon.
Mais il manquait un morceau.
Celui de mon voile.
Celui que je refusais dâeffacer pour rentrer dans les cases.
Alors jâai créé Niya.
Niya, ce nâest pas seulement une marque.
Câest un rappel profond, une lumiĂšre intĂ©rieure.
Niya signifie intention en arabe â
cette intention secrĂšte, la plus pure, la plus sincĂšre,
celle que seul Allah connaĂźt,
celle qui guide chaque pas, chaque souffle, chaque combat.
Parce-que Allah voit tout, mĂȘme ce quâon fait dans le noir,
mĂȘme les combats silencieux,
mĂȘme les renoncements que personne nâapplaudit.
Parce que tu peux ĂȘtre voilĂ©e, digne, forte, belle,
et rester fidĂšle Ă ton cĆur,
Ă cette niya qui te rend invincible,
celle qui fait de ta foi une force,
et de ta volonté, un bouclier indestructible.
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NajwaÂ